It's kinda hot up there

La femme recommandait à son enfant de ne jamais faire confiance à qui que ce soit. Le Varto peut-être partout ; ni ses frères, ni ses parents n’étaient dignes de confiance, et s’il voulait un jour prendre le trône, il lui faudra compter sur ses seuls talents. Elle lui disait tout cela en caressant leur chat. C’était jeune félin noir, tout en longueur mais robuste, que la famille hébergeait depuis un an maintenant. Et ce félin, après un an d’attente, avait enfin la certitude que la famille entière complotait pour tuer le Roi. C’était tout ce dont il avait besoin. Cinq minutes plus tard, il était remplacé par un reptile de cinq mètres de long, qui marchait au milieu d’une dizaine de cadavres. Il jeta un dernier coup d’œil au carnage, puis passa le pas de la porte, oubliant l’année passée, comme bien d’autres auparavant.

Puis il se réveilla, ouvrit les yeux, et admira le ciel. Chaque nuit, il rêvait d’une mission. Chaque nuit, il ne dormait pas plus de deux heures. Cette fois-ci n’y échappait pas, mais à son réveil, pour une fois, le soleil fut là pour l’accueillir. A en juger par sa position, il devait être dix heures passées. La veille fut rythmée, une chasse à l’homme suite à une tentative de meurtre sur un Magicarpe, deux ont été capturés, mais Wyatt a fait du zèle en aidant les forces de l’ordre, et sa cible fut retrouvée morte, apparemment, une crise cardiaque aurait eu raison de lui.

Artemis en a fait tout un plat, comme quoi les tuer n’est pas la solution, l’île manque déjà de monde et il faut réhabiliter les criminels plutôt que les exterminer, mais un ratio de deux capturés sur trois était suffisant pour que Wyatt ait bonne conscience, alors il s’était contenté d’ignorer la chef de la Police, et promit de ramener encore plus de monde sains et saufs lors de la prochaine vague avant de déployer des ailes et s’en aller dormir là où personne n’irait le chercher. En haut du Volcan.

Etant à l’un des points culminants de l’île, il pouvait admirer Atlantis dans sa globalité. Même de jour, c’est une vision agréable. Il suffit de se rappeler qu’il y a à peine neuf mois, l’île entière était inhabitée, immaculée, totalement libre de toute trace de construction, pour voir qu’en se serrant les coudes, même des inconnus peuvent réussir à créer une vraie communauté et à vivre en paix. Si l’on fait abstraction bien évidemment des disparitions, des meurtres et des tentatives de rébellions de certains.

Ce n’est qu’après quelques minutes d’admiration qu’il se retourna et vit enfin qu’il n’était pas seul. Là-bas, de l’autre côté du volcan, quelqu’un était assis et regardait en son centre, comme pour attendre la lave qui pourrait en sortir. Bien évidemment, c’était stupide, en neuf mois, personne n’a vu le moindre signe de lave se former dans son cratère. Toutefois, intrigué, il commença à faire le tour pour aller rejoindre cette silhouette qui se dessinait à l’horizon.